lundi 7 juillet 2014

Il faudra bien

Il faudra bien que mes os connaissent ce choc terrible un jour. Assez ma douleur. Ne sois pas sage et ne te tiens pas plus tranquille! Déchaîne-toi puisque je manque d'adrénaline. Il sera l'heure de vivre l'expérience, celle qu'on ne vit qu'une fois. Si mon corps a besoin de sensations fortes et non des moindres, ma tête en revanche demande du repos, elle qui encaisse si mal les coups. Les bleus à l'âme sont toujours les plus douloureux. Il faudra bien mettre un terme à cet acharnement et dire "Assez de mots à présent, des actes".

Mes os finiront par effleurer les pavés du trottoir, les herbes folles ou les rails, ils étreindront le par-terre à ne former plus qu'un, à faire valser mes entrailles dans leur chute folle. Il faudra bien que je fasse mon choix, puisqu'on ne peut tomber à plusieurs endroits à la fois, mais j'ai si peur de me jeter à l'eau. C'était pourtant la plus belle des révérences. On m'aurait surnommée Léopoldine. Tant pis, je ne nage que si j'ai pied et la tête toujours hors de l'eau.

Laisser le temps recoller les morceaux ne suffit pas toujours et lorsque le vent souffle on tient fort la barre. Il sera temps de reposer mes bras et mes épaules trop étroites pour supporter le poids du vide, au moment où je passerai par-dessus bord. Cette petite fin sonnera comme une évidence, mais de celles qui euphorisent un peu. Le grand plongeon balayera tout le reste comme d'un simple revers de main. Il n'y aura plus d'attente et tes mots, tantôt doux tantôt durs s'évanouiront quelque part où je ne serai plus.

Il faudra bien tirer le trait comme la balle, faire éclater les restes de toi, enfouis dans ma tête et non dans mon cœur. Je ne me soucierai de rien vois-tu, ni du jugement dernier ni de qui ramassera les morceaux. Il sera temps que quelqu'un le fasse au sens propre, ce ne sera plus mon problème, j'ai crié pendant longtemps que ma tête partait en lambeaux. 

Je ne vois qu'un seul échappatoire et j'en rierai un jour, comme je ris à chaque fois de ce que je crois certain et qui ne vient jamais. Il faudra bien cesser ce joyeux bordel et se souvenir de vivre encore un peu, avant de laisser derrière soi un joli cadavre.

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