dimanche 27 janvier 2013

Le coup de vieux

Aujourd'hui, ou devrais-je dire hier, puisqu'il est 01h30 déjà, nous avons fêté les sept ans de ma cousine.

Moi qui aime bien les enfants et qui suis plutôt patiente (comparé à ma mère), je me suis retrouvée à maquiller sept petites (cinq en fait, parce que deux n'étaient pas intéressées) en papillon, à faire la danse des Winx devant la télé, à décorer une table et gonfler un tas de ballons. (je me suis tué les doigts en les fermant d'ailleurs, l'horreur, j'ai les ongles dégueulasses et encore en sang à quelques endroits). Bref, des activités que j'adore mais que je ne fais jamais parce que d'une j'ai passé l'âge, de deux je n'ai pas d'enfant et ne suis pas pressée, de trois les occasions se font trop rares.

Dans la vie on doit penser au travail, à faire notre objectif du mois, on enchaîne les jours d'une vie de merde faite d'obligations, on est sérieux, plus ou moins responsables. Trop sur Terre.

Enfin je parle dans le cas de ceux qui doivent travailler, ceux qui n'ont pas réussi pour tel ou tel motif à réaliser leurs rêves, ceux qui peut-être n'avaient pas de rêves, ceux qui au final se trouvent pris dans la spirale du métro - boulot - dodo. Vous les connaissez bien. Le commun des mortels, la populasse. Nous quoi.

C'est sur une note toujours aussi pessimiste que je vous écris cet article (j'aime pas dire message) nocturne. Pessimiste parce qu'à l'aube de ma vie d'adulte j'ai déjà quelques sentiments amers et pas beaucoup d'illusions. J'espère m'en sortir quand-même. Me donner les moyens de réussir. Parce que je pense que ceux qui se retrouvent piégés dans un quotidien merdique, une vie d'une banalité monstrueuse ne se sont pas donné les moyens, étaient un peu paumés comme moi au début et ça s'est terminé de cette manière: un boulot qu'ils aiment peu ou pas, un mari de merde, la routine. Et j'ai bien peur que ça m'arrive aussi si je ne me bouge pas le cul.

Oui je sais les français diront que c'est facile à dire, qu'à notre époque c'est dur, que rares sont ceux qui font un taff qu'ils aiment vraiment, qu'on peut plus prétendre à gagner 4000 e sans être sur diplômé et que même les sur diplômés galèrent à trouver un poste de saisonnier.
Je sais tout ça. Je le sais mais je ne m'y résous pas. Et quelque part si je ne suis pas d'accord je me dis que j'ai déjà plus de chances de m'en sortir. (Franchement, je supporte de moins en moins les Français.)

Bref. Pour en revenir à l'anniversaire de ma cousine, en-dehors du fait que je me sois éclatée autant que les autres gamines; j'ai pas hâte d'avoir des enfants parce que no way quoi - et quand je lis la vie de certaines bloggeuses qui se font chier, ont pris quinze kilos et ne se font plus ramoner la cheminée depuis belle lurette, ça me conforte dans mon idée quand-même. - Mais qu'est-ce que j'ai hâte de voir mon enfant s'amuser par contre. J'ai envie de lui organiser des fêtes, et pas une seule fois dans l'année. Faire autant la con que lui, et si c'est une fille l'habiller en princesse.

Je ne comprends pas mes parents qui n'ont pas fait comme ça, parce qu'ils étaient jeunes, travaillaient certes beaucoup et n'avaient "pas la patience". Cette expression me fait chier et ma mère ne se gêne pas pour la ressortir à chaque occasion où elle voit des enfants contents, comme une justification. "On travaillait beaucoup, et puis moi j'ai pas la patience". Je ne lui demande rien mais elle ne peut pas s'en empêcher. Le truc c'est qu'elle travaille autant qu'avant de toute façon, et n'aura jamais la patience non plus, et même si elle l'avait c'est bien trop tard.

Attention je ne dis pas que j'ai manqué d'amour et eu des parents de merde. Mais sur certains points ils étaient négligents c'est certain. Sous couvert de travailler beaucoup. Mon père ne s'est jamais occupé de rien, mais je ne lui jette pas la pierre, j'ai compris en grandissant qu'aucun père ne s'occupe de rien. Ma mère en effet ne s'est préoccupée de mes anniversaires entre copines que deux fois. Une fois je devais avoir dix ans, une autre déjà treize. Pourtant j'ai toujours été gâtée plus que la moyenne par ma famille, mais à quoi ça sert de faire des gosses pour les
laisser à Mémé parce qu'on travaille, et dire des années plus tard qu'on a pas de patience, qu'on travaillait trop, qu'en plus "toi tu ne demandais pas à jouer, tu étais solitaire"...?

Malheureusement l'enfance dure bien peu de temps, en réalité on n'a pas le temps de s'en rendre compte qu'on est déjà propulsé dans un monde d'adultes. C'est ce qu'il s'est passé pour moi, et je sais que je ferai mon possible à l'avenir, pour ma cousine, pour mes gosses... Pour qu'ils aient des souvenirs impérissables d'une période bien trop courte.




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