jeudi 7 février 2013

J'ai testé pour vous... La belle-sœur qui te pète les couilles

La belle-famille, l'épreuve de la rencontre, le stress et les mains moites. Puis les longs repas à parler de boulot (le sujet qui me les casse le plus je crois). Au début il faut être souriant, dire oui à tout, finir l'assiette même si tu n'aimes pas la viande et que tu as envie de gerber. Il faut apporter une bouteille ou un dessert pour faire genre, même s'ils sont milliardaires et se payent des bouteilles cent fois meilleures que les tiennes. Il faut avoir l'air cool et protectrice avec leur fils, éviter de le reprendre ou de gueuler quand il fait des fautes de français ou qu'il s'allume clope sur clope. Les débuts sont pour ainsi dire emmerdants, mais aussi tout plein d'illusions. C'est bien gentil et mignon.

Il faut dire que leur famille, contrairement à la mienne, est grande et unie. Ils se câlinent autour du barbecue, la maman fait des photos pour immortaliser l'instant, les lundis ont des airs de dimanche, et quand on ouvre un pot de Nutella on entend les cris joyeux des enfants. Tout le monde semble bien s'entendre, dans les rires et la joie. C'est un peu "Ma famille d'abord" version blanche.

Chez moi, c'est un peu différent. On est trois. Pas branchés repas de famille ni câlins. On ne fait des photos qu'à Noël; et les dimanches n'ont jamais existé car c'est le plus gros jour de travail. C'est un peu "La famille Addams".

Avec Madame la belle-mère ça s'est toujours bien passé et c'est le plus important je pense. Elle ne se mêle de rien et ne nous les casse pas. En plus elle est fun. Je m'en sors bien.

Au début j'adorais Monsieur. Je ne sais pas pourquoi. Il me paraissait intelligent, mystérieux. Je souriais dès qu'il posait son regard froid sur moi. J'écoutais ses paroles même s'il parle bizarrement et qu'on ne comprend pas toujours. Je pouvais rester bien patiente des heures durant à l'écouter parler travail avec ses fils, même si je ne capte rien. La première fois qu'on s'est rencontrés, à la fin du repas il a dit que j'étais chez moi.

Et puis j'ai changé d'avis au fil du temps. Quand j'ai vu qu'il était lunatique à mort, que c'était blanc un jour et noir le lendemain, que ses conversations étaient toujours les mêmes et qu'on n'avait absolument rien à se dire. Quand j'ai également compri qu'il ne savourait rien dans la vie, pas même le cube de rosé qu'il se cale tous les soirs. J'en ai eu marre de le voir tirer la gueule parce que sa vie n'est dictée que par le travail. Un mec comme lui à un repas de famille, ça plombe l'ambiance.

Mais je crois que l'élément qui a mis un terme à notre bonne entente, c'est quand-même le repas de Noël dernier. Il a fait la gueule du début à la fin. Aucune émotion à l'ouverture de ses cadeaux. Et puis j'ai eu l'impression qu'il s'en est directement pris à moi quand il a critiqué le pain que j'avais apporté (fabriqué par ma famille). J'avais voulu faire goûter des variétés originales. On peut ne pas aimer je veux bien, mais dire du "pain de merde" , "comment on peut manger du pain au charbon c'est dégueulasse", c'était suffisant pour me bloquer définitivement. Ce n'était pas la première fois qu'il critiquait mais le faire au repas de Noël devant dix personnes, il aurait pu éviter. Juste parce que c'est un ignorant qui ne connaît pas la différence entre du charbon et du charbon végétal. Teubé.

À partir de ce soir-là je l'ai pris pour un con. À juste titre. D'ailleurs je n'ai plus jamais rien ramené aux repas. Grand bien me fasse.

Le frère de mon mec est cool. Sa femme et leurs gosses aussi. Par contre sa sœur c'est une autre paire de manches. Venons-en aux faits. Je peux dire qu'elle compense la belle mère sympa qui se tait et fait sa vie. D'abord elle habite en face de chez nous. Du coup je peux croiser sa gueule très souvent. Elle est avec son mari qu'elle connaît depuis un an et demi (hahaha! Oops pardon). Un bouffon qui se la pète et qui connaît tout, qui t'apprend ton métier, qu'importe celui que tu puisses faire. Il ramène tout à lui, j'ai envie de lui mettre des gifles. Il s'est calmé ces temps-ci parce que je pense qu'il nous a justement déjà tout dit. Il a aussi cette tendance de toujours te rappeler qu'il est plus vieux que toi, et que donc il a de l'expérience. Mais bon il n'a que cinq ans de plus. (Je me suis tapé des mecs plus vieux que toi ferme ta gueule va. Petite bite.) Elle? Elle ferme sa bouche et boit ses paroles. Elle a choisi un mec plus jeune. Erreur à ne jamais faire. Idéalement prendre cinq à dix ans de plus.

Donc ils ont leur vie en face de chez nous, se trouvent tous deux très matures et ils s'emmerdent. Je le remarque quand les repas finissent devant la télé sans un mot, quand lui se ramène aux anniversaires des enfants de machin, quand elle nous appelle dès le premier soir de son voyage de noces alors qu'ils sont au restau à l'île Maurice, quand elle prend cinq kilos à peine mariée et se met à suivre des cours de Zumba et a acheté la Wi pour danser en pyjama et pas maquillée.

Alors c'est certain, elle sait tenir une maison et elle cuisine très bien pour une jeune femme. Mais laisse-moi me disputer tous les jours ou presque, faire voler les assiettes à travers notre appartement pourri. Laisse-moi les trois flics devant la porte parce qu'on gueule trop fort, le bordel et les plats ratés plutôt que sa vie de merde. Enfin, chacun ses choix. 

Ce que je pourrais lui reprocher, c'est de se mêler de tout, de parler de scoops, de passer sa vie sur Facebook pour voir ce que sa cousine pense de machin, de vouloir te conseiller quand tu ne demandes rien, de tout examiner quand elle vient chez toi et de faire des commentaires. De mettre des obligations, de se vexer quand tu n'as pas envie de la voir. C'est un tout.

Quand nous étions partis en vacances elle s'est permise de faire du ménage chez nous, de mettre certains trucs où elle voulait. Je n'avais rien demandé. J'en suis venue à me dire qu'elle avait sans doute habitée chez nous. Sérieux elle nous a pris pour deux clodos. Quand je lui ai fait remarqué elle a tourné le truc autrement pour qu'on se dise que c'était pour notre bien. Mais je n'ai rien demandé donc merde. Ça ne se fait pas.

J'ai de la chance d'être tombée dans une belle-famille assez franche, sans demi-mot, où ils se disent oui ou non sans avoir besoin de faire des histoires. Mais elle, c'est une énigme. Je pense que ce n'est pas leur fille.

Je suis dure avec elle qui a toujours un geste gentil. Elle est très serviable, essaie de faire plaisir, aime nous recevoir. Après tout personne n'est parfait, j'ai mes failles aussi et s'il faut elle a aussi un blog où elle me taille en anonyme. Elle pourrait dire que je suis lunatique, rabat joie, plutôt bougonne... C'est peut-être moi la fille de son père, finalement.

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