mercredi 19 février 2014

Post Mortem

Tu n'as pas besoin que je t'explique mes raisons. Il n'y a rien eu de dramatique dans ma vie, seulement une extrême lassitude. Je pensais avoir un avenir prometteur mais je me suis plantée, j'ai perdu les clefs en chemin. C'est plus facile quand on est gosse. Je ne veux pas d'une vie de con, d'un boulot que je déteste et qui me bouffe la vie pour 300€ de plus que le chômage, lécher le cul de connards ou d'une élite et me contenter d'une semaine à l'étranger dans l'année. Il y a un proverbe qui dit "Être riche ou mourir", eh ben voilà mdr. Mieux vaut en rire! Payer des impôts, l'assurance de la voiture, faire des gosses, et avoir l'air heureux de vivre alors que ça daube d'ici à la lune, non ce n'est pas moi. Pas le genre de la maison. Mais ce n'est vraiment pas grave, il ne faut pas prendre ça pour un échec, c'est le mieux qui puisse m'arriver de fuir cette merde. Pense à toi, vis à fond et respecte mon choix qui n'est pas désespéré. Merci pour tout ce que tu as fait pour moi. Danse, ris jusqu'à ton dernier souffle, je serai juste derrière la porte. 

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J'aurais voulu faire court, le jour où je t'écrirai la première et la dernière lettre. Maintenant que nous y sommes je sais que ça m'est impossible. Qu'importe. On ne s'est pas vraiment aimé. Je n'en serais pas là si c'était le cas, non, j'en aurais fini bien avant. Je ne pars pas à cause de toi, tu n'en vaux pas la peine, parce qu'il y a des choses plus tristes et que tu étais gai. Je n'étais que de passage, c'était presque clair dès le départ, et aujourd'hui, regarde, je te le prouve en retournant d'où je viens: un peu de nulle part.

Le mois dernier j'étais restée plantée à quelques mètres, en sachant que tu serais surpris si tu levais la tête. Tu ne l'as pas levée. Mais de t'apercevoir m'a ramenée cinq ans en arrière. Je me suis revue, avec les cuisses et les joues plus rondes, assise dans ta voiture et bien trop silencieuse. Je suis heureuse que cette époque soit révolue. Je t'ai cherché partout, j'ai essayé de trouver en eux un peu de toi. Ma quête fut vaine. Pendant un moment j'ai cru que j'avais tourné la page, mais ce n'est pas de publier trois photos à la con qui font changer les choses. Les dés sont jetés depuis le premier jour, et il me tarde de sentir le vent caresser mes joues. Je fermerai les yeux et ma dernière image sera la tienne. Enfin je ne te promets rien. Je suis bien trop instable, même au-dessus du vide.


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Il est interdit de se soustraire. Ma foi est certaine et se précise jour après jour. Partisan du jusqu'au bout. Mais il y a une chose qui tue bien trop lentement, c'est l'ennui. 



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