dimanche 16 novembre 2014

5 jours seule en Irlande

1er octobre, quinze heures, aéroport de Nice. J'ai le sourire aux lèvres et un T-shirt tête de mort au corps. Dans l'avion qui m'emmène à Dublin je pense à tout, à rien. À mon père qui ne va pas bien, à cette mauvaise année qui se termine, à E. avec qui les ponts sont coupés depuis un moment déjà à cause d'un malheureux sms lu par sa "meuf". J'ai trouvé un subterfuge: j'enverrai une carte postale dans une enveloppe à son travail, pour qu'il comprenne que je le désire toujours mais que je suis bloquée s'il ne fait rien. Ma signature sera un nom fictif qui laissera comprendre qui je suis.


Le 2 octobre donc, j'envoyais une pensée depuis l'Irlande, où la Guiness; elle au moins, coulait à grands flots! J'ai pensé que cette carte allait le faire rire.

Il ne la recevra jamais.

Je me suis échappée en Irlande cinq jours au mois d'octobre. Pourquoi l'Irlande? Parce que c'était un rêve de gosse, je n'avais pas beaucoup de temps, ce n'est pas cher, pas loin et la météo ressemble un peu à mon humeur. J'avais décidé de me rendre dans le comté de Galway, non loin des falaises de Moher et du Connemara. Grâce au site Airbnb j'ai dormi chez l'habitant, moyennant cent euros les quatre nuits. Je suis bien tombée. C'était une famille très chaleureuse, la maison était propre et je n'ai pas eu besoin de faire d'efforts surhumains pour faire semblant d'être quelqu'un de sympa. Ils ont vite compris que j'étais du genre solitaire voire sauvage mais pas emmerdante. En fait j'ai simplement pris mes douches et dormi chez eux. C'était l'hôtel, en moins cher. (Oui c'est le but). Je recommencerai parce que lorsqu'on voyage seul ça vaut vraiment la peine. (À moins d'avoir l'Amex Infinite, qu'on s'entende).

1er jour:

J'ai atterri à Dublin et me suis tapé trois heures de bus pour arriver dans la ville de Galway, capitale du comté de Galway. Je suis arrivée tard, j'ai pris un taxi qui m'a emmenée dans la Sainte Mary's Road où vivaient mes hôtes. Après un accueil fort sympathique, une douche et une valise défaite, je me suis couchée.

2ème jour:

Je suis partie de bonne heure à la découverte de la ville de Galway. J'ai pris mon petit-déjeuner dans un endroit sympa qui servait les petits-déjeuners (excusez-moi de m'en étonner mais chez moi dans le sud, ça n'existe pas vraiment. Les arriérés). Le matin, j'ai toujours mangé comme un ogre. Mais là,
c'était carrément comme un porc.

Granola au fromage blanc, banane et miel.
Danish pastry avec un coeur custard cream, omg.

Flapjack, avec de la canneberge. La vie la vraie.

Le diable. Du chocolat, du biscuit moelleux et du marshmallow.

J'ai fait le tour du centre ville pour me repérer. Et heureusement qu'il était petit, étant donné mon sens de l'orientation... J'ai déjà tourné une quinzaine de fois avant de comprendre que j'étais déjà passée par-là, et par-là aussi tiens! (Je fais la grande voyageuse mais je suis en train de m'imaginer au milieu de Manhattan là... En train d'appeler en pleurs ma Maman).


Galway, une ville d'artistes, très bohème.



L'Université de Galway.
Galway est une ville charmante. C'est drôle parce que l'atmosphère qui s'en dégage m'a fait penser à Copenhague et Amsterdam aussi. C'est une ville multiculturelle, on peut y croiser toutes les nationalités. J'ai été surprise de ne pas y trouver que des roux au ventre bedonnant (le cliché). Je n'arrivais pas tellement à distinguer les irlandais en fait. Et je ne pensais pas que tant de gens étaient intéressés par l'Irlande.





Le soir, ma Guiness et moi nous nous sommes installées, seules, à la terrasse d'un des nombreux pubs de la rue principale. J'ai savouré le moment en regardant les gens passer. J'avais une tête de cul et pourtant il y a toujours quelqu'un qui vient parler simplement pour parler, sans considérer qu'on est probablement une pute ou une sans amis, comme dans le sud de la France. J'ai adoré parler avec les gens, justement parce que ça faisait déjà de nombreuses heures que je n'avais parlé à personne sans pour autant ressentir un manque. En fait on apprécie mieux le temps de parole quand on est seul. On comprend réellement pourquoi on parle. Je me souviens d'ailleurs de toutes les discussions que j'ai eues.


3ème jour

Excursion dans le Connemara. Je pense que les mots sont de trop. Je préfère vous montrer.









Arrêt à l'abbaye de Kylemore fondée en 1920 par Mitchell Henry. Simplement splendide. Rien à redire.






4ème jour:

Nous avons commencé par visiter le village de Doolin et sa fameuse grotte. La grotte fait environ cent mètres de long et abrite une énorme coupole dans laquelle la grande stalactite de 7,3 mètres de haut trône majestueusement. Elle a été découverte en 1952 et pèse plus de dix tonnes.





J'ai ensuite fait un arrêt à l'abbaye de Corcomroe dans le comté de Clare.








Quand nous sommes arrivés aux falaises, j'ai eu le souffle coupé. C'est évidemment un lieu très touristique, ne vous attendez pas à avoir la vue que pour vous.





 

5ème jour

Retour à l'aéroport de Dublin après un dernier petit-déjeuner salace. Autant vous dire que j'ai tenu jusqu'au lendemain matin avec ça dans le ventre. Bon ok, étant donné mes tendances légèrement boulimiques, je n'ai pas de mérite. Je n'avais pas envie de rentrer et je me suis remplie comme une oie, par tristesse. C'était... outrageux. Voyez par vous-même.

Porridge banane, fromage blanc et miel. C'est psychologique mais c'était le meilleur de ma vie.


Vous me cassiez tous les c* avec vos scones, non mais y'a rien d'exceptionnel. C'est qu'un pain brioché aux raisins les gars.

Quelqu'un sait comment peut-on faire des œufs brouillés aussi délicieux? Les cuistots d'avance cimer.

La française.
(Et j'avais tout de même perdu un peu de poids en rentrant au pays).

En fait j'ai adoré ce séjour. Ça m'a tellement fait du bien de respirer. J'ai quand-même perdu une journée à cause de mon aéroport qui était à Dublin parce que le billet pour celui Shannon, plus près du comté de Galway était largement plus cher. Trois fois le prix du billet pour Dublin, je ne pouvais pas me permettre. J'aurais aimé rester un jour de plus pour faire une randonnée. Les irlandais sont vraiment très sympas, pas stressés comme les français. Ça, je pense que c'est une différence qu'on retrouve souvent à l'étranger. Les irlandais m'ont fait penser aux amstellodamois dans leur gentillesse, leur façon de prendre la vie tranquillement comme elle vient. Ce n'est peut-être qu'une impression mais c'est celle que j'ai eue. Je trouve les français trop stricts, trop plein de principes, trop plein d'horaires à respecter, trop plein de stress, trop plein d'une connerie tellement profonde qu'elle en devient insondable... Si quelqu'un veut lancer le débat. Non j'arrête.