jeudi 31 octobre 2013

J'ai des pieds pourris


Il y a une chose qui est certaine, c'est que si un jour j'ai une fille, elle pourra aller se faire foutre pour porter des talons. Jusqu'à trente ans elle aura des sandales et des Converses. Des Crocs même. 


Les talons? C'était mon rêve d'enfance. J'en voulais déjà à sept ans. J'essayais les chaussures "de grandes" dans les magasins, mon pied ne remplissait pas une moitié de chaussure mais c'était pas grave, je me sentais belle. J'attendais avec impatience ce jour bénit où j'atteindrai enfin la pointure 36. Non il n'y avait pas de talons aiguille en 31. Et il me semble que ça n'existe toujours pas. Enfin je crois.


Évidemment, je l'ai attendu longtemps le 36. Alors que mes copines faisaient déjà du 33 au CP et que ça sentait la première paire de compensées pour la rentrée de CE2 (non j'abuse), moi je me retrouvais en classe de 4ème avec un 34 - 35. J'avais déjà raté la tendance des Buffalo, n'ayant jamais atteint la taille minimale pour pouvoir en porter. Si, Maman s'était cassé le Luc pour trouver une boutique de Buffalo pour enfants. Je m'en souviens comme si c'était hier. J'étais tellement heureuse de me pointer à la kermesse de l'école avec mes Buffalo petite taille bleu clair. Ils étaient magnifiques (dans mes souvenirs en tout cas). Sauf qu'une connasse de collégienne qui devait faire du 38 m'avait montrée du doigt en lançant "C'est des Buffalo pour ENFANTS!" Je l'ai détestée. Je revois encore son visage et je la maudis. 


Bref, le fait d'avoir péniblement atteint une taille de pied normale et rembourrer mes chaussures (et mes soutiens-gorge) toute mon adolescence (ou presque) n'était pas un hasard. Avec le recul je pense que la vie me faisait un signe. J'étais sensée interpréter tout ça. "Garde tes Air Max, si tu passes aux talons tu auras des pieds de merde". Mais pensez-vous donc... Loin de moi l'idée d'interpréter quoi que ce soit à quinze ans, le vent en poupe. J'emmerdais la vie, ses signes, et les Air Max. 


C'est comme ça que je me suis retrouvée perchée sur des échasses vers quinze ans. J'achetais des talons en 36, je les rembourrais avec une semelle et du coton, puis j'allais promener le chien. L'avantage, c'est que j'ai très vite su marcher correctement. Avec grâce même. (La meuf qui se lance des fleurs). Je ne me souviens pas d'avoir vraiment galéré. Enfin il y a quand-même une fois, une seule, où j'ai perdu toute dignité en redescendant une vallée pieds nus parce que mes nouvelles chaussures made in China m'avait fait plein d'ampoules. Mais en dehors de ce jour maudit, je me sentais à l'aise.

Je dois préciser qu'initialement, je n'aurais pas pu faire mannequin de pieds (ni de rien d'autre, en fait). Ils n'ont jamais été splendides. C'est pourquoi je ne considère pas ça comme une grande perte. De toute façon ce n'est pas comme si j'étais amenée à montrer mes pieds pour coucher avec un mec (sauf s'il est fétichiste) ou décrocher un job. Oui bon j'imagine que toutes celles qui ont des pieds pourris doivent se faire la même réflexion. Un peu comme les grosses qui prétendent avoir une ossature lourde.

Les talons, j'ai dû en avoir mille paires jusqu'à aujourd'hui. Des chers, des pas chers, des très hauts, des moins hauts (mais hauts quand-même). Des chaussures de pute, et parfois quelques basiques (mais c'était rare). La seule fois où je suis tombée dans la rue, j'étais en Converses. Comme quoi les chaussures plates, c'était vraiment pas fait pour moi. Le problème des talons, c'est que je ne peux plus en descendre. Les muscles du mollet ont pris l'habitude. Quand je suis à plat, j'ai mal un peu partout. Mais je vous rassure, je n'ai toujours pas envie de mettre des tongs. Parce que j'ai tellement porté de chaussures hautes que je me trouve tassée et grosse quand je les enlève. Une horreur. Bon, j'ai quand-même un peu mûrie depuis mes quinze ans et suis moins téméraire. Je préfère largement marcher confortablement avec six ou sept centimètres (à plat quoi) plutôt que d'en porter quatorze et rentrer chez moi les pieds en feu. 


Quoi qu'il en soit, mes pieds ont connu une métamorphose. Le résultat au bout de six ans n'est pas des plus glorieux. Je vous laisse admirer l'ampleur des dégâts. Et bon appétit bien sûr.



Orteils en griffe, début d'oignon, coup de pied large et veines apparentes. Un véritable poème, à vingt-et-un an à peine. Mon esthéticienne ne s'empêche jamais de me rappeler qu'on "ne peut pas être parfait". Je ne t'ai rien demandé connasse...!

dimanche 27 octobre 2013

C'était une fille à problèmes

Nadia avait un long visage maigre et des petits yeux perçants qu'elle ne semblait pas maquiller. Ce n'était pas une très belle fille. Elle était brune méchée blonde comme au début des années 2000, en dépit de sa belle qualité de cheveux. Le plus étonnant, c'est que son corps n'allait pas avec son faciès. Elle était grande et massive mais pas du buste. Fine du haut et large en bas, des hanches et des jambes rondes. Très vite, elle m'appris qu'elle était une jeune mère. Mariée à dix-huit ans et maman à vingt. J'imaginais que sa fille devait porter un nom à la con, une invention comme c'est la mode. J'avais raison. On avait le même âge mais je comprenais maintenant pourquoi Nadia paraissait plus âgée et plus mûre. Elle s'attendait à une réaction de ma part, c'était mal me connaître. Peu m'importe le choix des gens. Tant qu'ils me foutent la paix. Je me suis projetée un instant derrière une poussette et j'ai chassé cette image aussi vite. Moi, je suis encore une enfant. J'éduque des chats et c'est déjà beaucoup. Mes principes d'éducation? Apprendre à boire de la soupe à la cuillère plutôt que de tremper sa patte, embrasser maman sur la bouche et finir sa gamelle de courgettes sans rechigner. (J'entends d'ici ma belle-sœur "Des courgeeettes?! Mais vous avez les moyens, vous!") 

Le premier jour de Nadia, je ne l'ai pas bien accueillie. J'avais la tête dans le cul à dix minutes de l'ouverture et je l'ai prise pour la cliente reloue du matin qui attend là comme une potiche et finit par se diriger vers toi en te lançant LA phrase que tu redoutes tant: "Vous ouvrez à quelle heeeeeeure?" Non. Nadia venait pour l'essai et au fond ça me faisait bien rire, parce que depuis deux mois nous étions en sous effectif et je me tapais des horaires d'esclave sous prétexte que le patron n'avait pas envie de payer quelqu'un. J'avais envie de lui dire "Tourne les talons ma petite". Mais je ne l'ai pas fait et j'ai esquivé ses questions harcelantes. Parce que le problème de Nadia, ce n'était pas la qualité de son travail. Je pense même qu'au bout de cinq jours elle gérait mieux que moi, parce qu'elle avait vraiment besoin de travailler. Son souci, c'est qu'elle ne s'arrête jamais de questionner. Et tout y passe. Ton salaire, les heures supp, le treizième mois, pourquoi la femme du patron est marquée sur le planning, et combien gagne celle qui est là depuis dix ans. Des questions qu'on ne doit pas poser au bout de dix minutes. J'ai compris qu'elle était pointilleuse. Trop pour mon patron qui est un magouilleur. Et quand elle a commencé à me demander à combien s'élevait mon loyer et où mes parents s'étaient rencontrés, j'ai compris qu'elle allait vite me gaver. En fait c'était déjà le cas.

La semaine se passait et Nadia était regardée d'un mauvais œil. Pas particulièrement par mon patron qui n'était même pas présent, mais par les collègues et Sandrine qui à coup sûr devaient la trouver aussi louche que moi. Il faut dire que j'avais déjà bien ouvert ma gueule et que ça n'avait pas dû jouer en sa faveur... Mais elle travaillait bien, c'était indéniable. Elle avait l'habitude, répondait bien aux clients et savait se repérer dans le stock. Elle était volontaire, parce qu'elle avait une autre petite bouche à nourrir.

Et puis vendredi après-midi le patron était très froid. Ce n'était pas le même que d'habitude. Il allait et venait sans sourire. À 16h40 il l'a interpellée juste devant le magasin. Je n'entendais pas ce qu'il disait mais Nadia lui a répondu "Oui. D'accord." calmement. Elle est revenue dans le magasin sans lui et m'a annoncé, les yeux grands ouverts "Il me garde pas!" À 16h45, elle était partie. Je le savais depuis la veille et j'ai dû faire l'étonnée. Elle avait l'air sonné. Une heure avant elle me disait qu'elle avait hâte d'être en décembre parce qu'il y aurait plus de clients. J'avais envie de lui dire de ne pas partir si optimiste mais je n'ai pas pu. Le patron lui a parlé d'un "mauvais feeling" quand elle lui a demandé un motif. À moi, on m'a dit que c'est un magasin voisin qui aurait eu une mauvaise expérience avec elle. Il parait que c'est une fille à problèmes. Et une mythomane.

Je ne sais pas qui était vraiment Nadia. Une jeune mère, mariée mais qui n'a pas encore de chez elle. Je veux bien croire que ce n'est pas la situation idéale pour un patron. C'est certainement mieux d'embaucher une connasse comme moi qui habite juste au-dessus et ferme sa bouche. Parce que je n'ai justement pas d'autres bouches à nourrir que la mienne et celles de mes chats, pas de problème de crèche ni de couches. J'ai imaginé la suite, la sienne, quand elle est sortie du magasin son manteau sur le dos. Elle a dû appeler son mari et se sentir dans une insécurité financière incroyable. Un salaire pour trois, c'est bien peu.

Le tort de Nadia, ce n'est pas d'avoir été une jeune mère trop pointilleuse avec les lois. Son tort, c'est d'être moitié maghrébine et mariée à un marocain qui n'a pas une tête de suédois, dans un pays dirigé par une élite. Avoir salué son mari un jour devant le magasin, ça c'était une erreur. Parce que Sandrine elle, elle a une belle gueule à voter FN.



jeudi 24 octobre 2013

Le désamour

Vingt-trois ans. Ils ne fêtent plus leurs anniversaires de mariage ou de vie commune. À quoi bon? Je sais que c'était en juillet, parce que c'est toujours ce mois-là que ma mère m'appelle et me dit  "Aujourd'hui ça fait X années. Et voilà ce qu'il a fait. Super l'anniversaire de mariage!" On finit par en rire mais ça fait peur. Je ne veux pas d'une vie de conne où j'aurais mal choisi.

Et pourtant il y a vingt-trois ans mon père était bien différent. "Rien à voir avec celui qu'il est aujourd'hui", répète souvent ma mère, "sinon je ne me serais pas mariée, je n'aurais pas fait un enfant avec lui". Ces phrases ressemblent aux "si j'avais su". Elles ont le même goût amer.

Quand je regarde leur album de mariage, je compte d'abord les disparus et réalise ensuite le pouvoir du temps. Il peut aussi bien bonifier que rendre ingrat. Il passe à une vitesse incroyable et quand on s'arrête un instant pour contempler ce qu'on laisse derrière nous, ça fait peur parce qu'il n'y a rien ou pas grand chose. Je me demande ce que je laisserais un jour, si je choisis mal mon mari et qu'on se retrouve comme deux vieux cons bedonnants. Je sais que d'être né sous une bonne étoile ne suffit pas, il faut aussi savoir prendre les bonnes décisions et ne pas rester passif.

Je crois que c'est ce qui a fait couler mon père. Rester là sans passion, travailler plus que de raisons, attendre sans savoir quoi. Il n'a jamais trouvé la vie très belle mais n'a jamais rien fait non plus pour en apprécier la beauté. Son histoire et la mienne se ressemblent, on a l'impression d'avoir été mis là par hasard et de devoir subir cette condition. On aurait voulu ne jamais "connaître ça".

Ça fait vingt-trois ans et ma mère ne l'aime plus. Mais malgré tout ce qu'il lui a fait vivre c'est lui le plus usé. Il est à la ramasse tandis qu'elle est rayonnante. Leur seule grande différence, c'est d'avoir vu la vie sous un autre angle. Lui est un grand pessimiste, un Schopenhauer des temps modernes. Elle est plus optimiste que quiconque, alors qu'il aurait du lui bouffer toute son énergie. 

Elle ne l'aime plus. Vingt-trois ans c'est beaucoup et l'évolution de chacun ne s'explique pas toujours. Je pense que les humains ne sont pas faits pour s'aimer toute une vie, et malgré ça je regarde d'un œil inquiet les familles recomposées. Je suis attachée à mes modèles alors qu'au fond ils n'en sont pas vraiment. 

Et si c'est ça la vie, taire nos colères parce qu'on a trop crié, supporter l'autre et espérer qu'il ne rentrera pas. Difficile de croire que parfois ça finit bien, quand je regarde mes exemples. Mais il n'y a pas de plus grand désamour que celui qu'on porte à soi-même. Alors qu'importe si on ne s'aimera plus dans vingt-trois ans ou demain, je t'en remettrai au vent.

dimanche 20 octobre 2013

Infréquentable

J'adore les gens. Surtout quand ils restent chez eux. 

Je suis de cette minorité pédante qui n'aime pas recevoir du monde à la maison et encore moins un faire-part de mariage tant les mariages français sont aussi déprimants que les enterrements. L'idée de devoir trouver une tenue, une manucure et une coiffure pour une occasion à laquelle j'aimerais échapper ne m'enchante guère. Comme de mettre la main au portefeuille mais ça c'est une autre histoire. Une histoire de salaire chinois. Et de mauvaise volonté aussi. Le prochain mariage étant programmé au mois de juillet, je vous laisse me conseiller entre le look bermuda - Birkenstock et paréo à fleurs - bob de plage. Les bloggeuses mode se feront un plaisir, j'en suis sûre.


Je suis de ceux qui ne sortent pas pour dire de sortir et ne comprennent pas l'intérêt des boîtes hétéro dans lesquelles il ne se passe strictement rien. Spectacle de pintades et de jeunes boutonneux ou vieux pervers qui dansent sur de la musique commerciale en espérant choper ce soir, vodka RedBull qui fait grossir à la main. Laisse-moi une soirée gay, au moins tu rigoles et tu fais la chenille après un jus d'ananas. 

Je pense qu'il est préférable d'avoir deux vrais amis plutôt que cinquante connaissances. C'est un peu comme les abonnés sur Hellocoton. Mieux vaut 15 abonnés intelligents que 4.500 cruches qui te parlent de leur samedi en musique (oops). Avec les premiers je suis entière (dans la mesure du possible), les autres je les emmerde. Je tiens trop à ma tranquillité pour avoir des obligations. La vie en compte assez au quotidien. En réalité je déteste les obligations et c'est bien pour ça que je me sens autant à ma place ici qu'une vierge dans un bordel thaïlandais. 

J'ai des tendances vieille fille. Je pourrais bien vivre avec mes chats et Maman mais ça serait pathétique et mon mec me va bien. Enfin, il faut le dire vite. Je le préfère au travail plutôt qu'à la maison, je vous rassure. 


Je suis en train de vous tenir un discours de fille unique pourrie gâtée, individualiste et qui s'en branle de la faim dans le monde. Détrompez-vous. J'ai faim aussi mais c'est mauvais pour la santé.


Même si je me présente comme la pire des crevures je dois vous avouer que j'en rajoute un chouïa et que je n'en reste pas moins une personne sympathique et de bonne compagnie (un peu comme un clébard), prête à retirer son pull si tu as froid (enfin ça dépend), qui aime faire des gâteaux et plutôt partante pour une soirée entre copines deux fois par an. 

C'est drôle parce que je ne m'étais jamais présentée ici. Je n'en voyais pas l'intérêt. Et puis ça ne rapporte pas tellement de bons points de dire qu'on est un peu prétentieuse et qu'on ne se mélange pas. Déjà que de mettre une photo de merde où il y a écrit "Jews Got Money" te propulse au premier rang des négationnistes, à côté de Rober Faurisson et tout juste derrière Sadam Hussein. Muhuhuh. Passons cet épisode ô combien tragique de ma vie virtuelle. Mon histoire c'est un peu l'affaire Dreyfus en fait... Mais oui, on en est là! =D Merci quand-même au type qui m'a mis dans la sélection ce jour là, un connaisseur, un vrai, à tous les coups.


L'art de ne pas fréquenter les cons aurait pu être un meilleur titre d'article. Mais j'imagine que pour certains j'en fais un peu partie aussi. Soit. Vous ne verrez plus de textes à polémique rédigés de ma plume, encore moins de textes de merde où je parle d'argent avec des photos aguicheuses. Il y a déjà Alain Soral et Anne Kling qui le font, alors ça va, je peux en rester aux recettes de cuisine, dans un registre moins burlesque. 


Et sinon, pour les jeunes comiques qui se lancent, je vous conseille de vous acheter un chapeau mou, j'ai entendu dire que ça fonctionne bien. 



mardi 15 octobre 2013

Les gens qui n'ont "pas d'argent"

Je sais, je m'engage sur un terrain sensible. Vous allez me dire "C'est la crise, un sou est un sou!" et je serai d'accord avec vous. Je ne l'ai jamais pensé avant de travailler, de devoir payer ma part du loyer et des courses, mon abonnement mobile et le reste. C'était bien chez Papa - Maman. Il y avait la boite dans l'entrée. Je pouvais piocher dedans pour aller faire des courses ou boire un verre avec mes copines. Je travaillais le week end quand-même, enfin je donnais un coup de main à ma famille, ça me faisait toujours du black. J'étais mieux payée de l'heure qu'aujourd'hui en tout cas. Et avec cet argent je faisais du shopping. Il n'y avait pas d'histoires de charges et de factures. Le bon vieux temps. 

Loin de moi l'idée de pleurer dans les chaumières, je vis toujours confortablement. J'en ai conscience. Récemment j'ai reçu mes impôts. J'ai chialé et eu envie de faire trois mômes, me mettre au chômage ou faire de fausses fiches de paie, me branler le cul devant L'île Des Vérités, acheter de la beue et la revendre puis sucer un milliardaire. Non, franchement ça me fait chier. Je n'ai pas envie de banquer autant pour les autres. Parce qu'il y a ceux qui sont dans le besoin c'est vrai, comme les petits vieux qui n'ont pas cotisé comme il faut et se retrouvent aux Restos du cœur pour avoir bossé toute une vie. Et ceux qui profitent de tes sous pour se gratter. Ne crois pas que je suis en train de te tenir un discours Lepeniste. Les premiers enculés sont à mon sens les jeunes français blancs de peau, mais je n'en parlerai pas avec vous parce que vous êtes des oufs. Je ne semble pas vouloir suivre la bonne pensée, de toute évidence.


En tout cas nous assistons à un drôle de phénomène: les gens qui prétendent ne pas avoir d'argent mais qui vivent plus confortablement que toi. Ils m'énervent. Je ne sais pas si vous en connaissez des comme ça mais j'ai dans mon entourage des exemples à couper le souffle. 

- Le collègue: Celui qui ne va pas chez Haagen Dazs parce que le coulis de fruits est à 50 cts, lâche presque une larme quand il n'a plus de ticket restaurant et demande une avance à la direction. Un radin qui offre sa ceinture d'uniforme à un anniversaire, ne répond pas à un SMS parce qu'il est en Italie et que ça "coûte cher", se vexe quand quelqu'un lui offre un cadeau d'anniversaire parce qu'il va être obligé d'en faire autant. Le genre de mec qui écarquille les yeux parce que tu prends un soda et pas une carafe d'eau à ta pause, qui est choqué que tu puisses avoir une femme de ménage. Le mec qui soûle à toujours demander le prix de tout ce que tu as et tout ce que tu fais, en y ajoutant toujours une remarque. Il prétend ne pas avoir d'argent, vouloir gagner le loto, ne pas pouvoir partir une semaine en vacances à 40 ans. Mais il est propriétaire d'un trois pièces alors qu'il vit seul, change de voiture tous les trois ans, a une Rolex ou au pire une Versace au poignet. Fais-moi rire. 

- Le pote de lycée: Celui qui n'a jamais assez d'argent sur lui pour un deuxième café mais qui prend un verre de Chardonnet quand tu proposes de payer pour lui. Il ne travaille pas et ne fait pas d'études mais n'est pas content de toucher "900€ de merde de chômage". Ça ne peut pas venir aux soirées parce que ça n'a pas assez d'argent pour payer le train. Il promet toujours de t'inviter la prochaine fois mais quand la prochaine fois arrive il se justifie d'avance en disant qu'il est trop juste ces temps-ci. Bref, ça pleure toujours. Mais sinon ça s'improvise DJ, ça s'achète des platines et tout le matériel qui va bien, ça sort tous les soirs et ça boit des litres de bière.

- La copine: Qui se sert de ton pourboire pour payer une partie de son café, te réclame l'euro qu'elle t'a prêté l'autre fois, mange pour trois mais veut diviser la note en deux. En dehors de ça elle se fait toujours des sous grâce à des arnaques à l'assurance et part en vacances au soleil.

- Le pote de ton mec: Au chômage depuis trois ans, bientôt il ne le touchera plus, il va donc faire de fausses fiches pour toucher le RSA. Il n'a ni l'argent pour mettre de l'essence ni pour rien d'autre. Par contre il fume de la beue du matin au soir, ton mec lui paie le Mc Do et ses potes lui offrent un stage de Formule 1 pour son anniv. La vie de branleur est belle. Il faudrait que je me trouve des potes comme ça moi aussi, histoire de me faire payer les sacs que je veux.

La crise fait rire. Parce que lorsque tu veux réserver un vol tout est complet. 

A contrario il y a aussi ces gens qui jouent les riches mais n'ont rien dans le frigo.

- Le couple d'amis: Il gagne 2500 boules. Elle, 1800. À même pas vingt-cinq ans il a déjà une Rolex et parle de s'en acheter une deuxième (mdr). Quand il va à la plage privée il se sent obligé de claquer 400€ pour passer une bonne journée. Mais quand ce couple t'invite à manger: un steak haché et un verre par personne.

- Le copain de collège: Il te montre les fiches de paie de son père, a toutes les consoles qui existent avec les jeux qui vont avec, un ordinateur dernier cri et des guitares. Mais il te demande de ramener à boire et à manger quand vous passez une soirée à deux ou à trois. Il dit qu'il te rembourse la moitié mais il ne le fait jamais. Le plus drôle c'est que le troisième ne ramène rien. Et en plus tu dois lâcher des cigarettes.


- Ton mec: Au début il te mettait des étoiles plein les yeux. Le diamant, les roses, un restau par semaine et des promesses de futur. Aujourd'hui tu découvres qu'il t'a tapé ta carte bancaire à plusieurs reprises pour se payer des pizzas. FAIL.