samedi 26 décembre 2015

À lui

Mon amour avorté, mort dans l'œuf,

Je t'ai aimé maladroitement comme si ton attention m'était due, comme si j'avais assez donné pour que tu m'apportes encore plus. J'étais égoïste, je n'ai pas su te remercier et profiter de chaque instant passé à tes côtés. J'ai réalisé la chance que j'avais eu lorsque je me suis retrouvée seule face à moi-même, quand je n'ai enchaîné que des histoires stupides. Ma vie sent la défaite sentimentale car je n'ai jamais retrouvé quelqu'un comme toi et désormais je le sais: tu ne reviendras jamais. Les choses sont ainsi faites. Mes amies disent que de toute manière tu n'en valais pas la peine, que tu étais un infidèle, que j'aurais été malheureuse. Elles ont peut-être raison. Mais les photos de cette époque disent que j'étais épanouie et rien ne semblait pouvoir m'arrêter. Je t'aimais. De cet amour insensé il ne reste rien. Je suis vide et froide, un pied sur la terre ferme et l'autre sur l'écran du ciel.

Le 5 décembre dernier j'étais devant le Taj Mahal, merveilleuse histoire d'amour par-delà la mort. Je fêtais secrètement l'anniversaire de notre dernier rendez-vous. Je sais que tu n'y as pas pensé, tu étais sûrement en train de baiser des putes. Et à quoi pouvais-tu penser de toute manière, et à quoi bon y repenser d'abord, et est-ce vraiment tragique d'oublier? Et le contraste est si grand entre ma folie amoureuse et ton désintérêt total que je préfère nier l'évidence et me faire des films en couleurs, interpréter l'absence de matière, lui trouver un sens et le monter en tas de merde. 

À une époque on s'est aimés en même temps. Nous étions d'accord sur tout même sur le fait qu'on ne serait jamais d'accord sur rien. Dans notre asymétrie des sentiments il y a pourtant eu un moment où les bouts se sont rejoints, où on avait plus besoin de parler pour se dire qu'on s'aimait vraiment.

Je me souviens des caresses sur ton corps au petit matin. Je te trouvais encore plus beau le visage ensommeillé. Je me damnerais pour revivre cette scène. Et tu étais toujours un peu gêné de me trouver si candide au réveil. À dix-sept ans tu le sais, je n'avais déjà plus rien d'une cruche. Ma douceur devait faire brouillon, tâche au milieu de notre putasserie. Pourtant je sais que de moi tu aurais tout accepté. J'aimerais être ton enfant pour te réveiller comme on réveille les papas, en sachant qu'ils ne diront rien alors que Maman en aurait pris plein la gueule. 

Il paraît qu'on oublie avec le temps, que les blessures se referment, qu'on ne se souvient plus des détails, de la voix, de la gestuelle. J'ai une très bonne notion du temps mon amour - n'en déplaise à ma mémoire défaillante - et il commence à se faire long sans toi. Je n'ai pas beaucoup de convictions dans ma vie mais je sais une chose, c'est que les lieux ont une mémoire et les murs des oreilles. Alors je ne tends pas trop la mienne. 

Excepté quand je suis bourrée et que je crois pouvoir gérer le monstre.

Ce que j'ai pensé hier en fouillant le Facebook de ta mère comme si toutes les réponses à mes questions allaient apparaître en noir sur blanc. Finalement, le monstre a pris l'apparence d'une photo. Une photo de mariage. Du tien sûrement, si on considère qu'une mère a le droit de porter une voilette blanche pour marier son fils en lunettes de soleil rouges assorties au nœud papillon. Ta mère a toujours eu mauvais goût. Je la détestais de te voir l'aimer. Si on avait été ensemble je t'aurais posé l'ultimatum: tu arrêtes d'être son fils ou je te quitte. Ensuite j'aurais tapé du pied comme une enfant capricieuse et tu m'aurais larguée là avec mes névroses. De toute manière si tu l'aimais plus que moi, c'est seulement parce qu'elle t'avait donné le sein.

Dans mon déni j'ai pensé à un mariage gay. Après tout tu aimais être au-dessus pour que je m'occupe de ta jolie framboise. Aujourd'hui je me demande qui en prend soin. Une femme, un homme, mieux vaut ne pas savoir et j'ignore ce qui est le pire. Sûrement le fait que tu puisses aimer quelqu'un d'autre, de toute manière.

Si l'on en croit la photo, tu t'es marié en octobre. Pendant un moment, mes histoires de mort prématurée n'avaient plus vraiment de sens. J'ai cru que je pouvais m'en sortir sans toi, que rien n'était grave après tout. C'était sans compter que tu puisses faire ta vie, avoir une épouse et des enfants. Je suis revenue sur ma décision au moment même où j'ai vu la photo et depuis elle est irrévocable. Je pense que je crèverais un 16 octobre. C'est une date toute ronde qui sent bon l'automne et les marrons chauds. C'est beau un 16 octobre, ou un 24, pourquoi pas un 24? C'est mieux que de mourir un 13 novembre. J'ai de l'humour mais pas jusqu'à mourir le jour de notre rencontre - et accessoirement celui des attentats six ans plus tard, je vous ai dit que j'avais de l'humour?

J'aurai 24 ans le 2 janvier et tu en auras 32 le 22. Je suis tellement folle que j'ai toujours trouvé quelque chose de mystique dans nos dates de naissance. Au fond tu es sûrement mon double, la réplique de ma venue dans ce monde, le duplicata de ma pouffiasserie, la continuité de mon passage sur Terre. En fait, tu es la répétition foirée de mon existence puisque je vais pourrir et tu vas réussir. J'aimerais ne pas avoir eu le choix, que t'aimer soit obligatoire ou interdit.

Les années passent et je n'ai toujours pas l'âge que tu avais lorsque sur moi tu t'es penché. Nous sommes le 26 décembre mon amour.

Dans une dizaine de mois nous serons en octobre.


mardi 22 décembre 2015

Somnifères

La première fois que j'en ai pris j'ai photographié ma main environ cent fois. Parce qu'il me semblait que ce n'était pas la mienne, qu'elle s'était perdue ici un beau vendredi de dépression à 19h40 et qu'il me faudrait peut-être le lendemain l'aider à retrouver son chemin. Douze heures plus tard et la tête enfarinée je découvrais des photos de ma main dans mon téléphone et j'ai pensé que si je me l'étais fait voler entre temps, le mec aurait bien rigolé. (Le téléphone, pas la main).

J'ai passé le reste de la journée à somnoler debout dans mon magasin, la tête posée contre un sac exposé à la vente. Je ne me suis vraiment réveillée que le soir, lorsque c'était justement l'heure d'en reprendre. Cette deuxième fois, comme je suis une personne intelligente et pleine de bon sens, j'en ai gobé la moitié d'un avec trois verres de rosé et me suis allongée dans mon lit, attendant la perche avant le sommeil de plomb. Dans mes fantasmes, j'espérais mourir comme Marilyn Monroe, la reconnaissance et la beauté en moins. Restait au moins le désespoir.

Je dois préciser qu'en ce temps-là je ne dormais plus depuis une semaine, enchaînant des journées de travail (= de branle) et beaucoup de mal-être. Il m'était impossible de m'endormir et j'étais au bord de la folie, tournant en rond dans mon studio sur les coups de trois heures du matin, fumant des cigarettes mentholées et finissant par me mettre des gifles et des coups de poing dans le ventre. Parfois je pense que j'étais peut-être possédée, qu'un séjour à Sainte-Marie ou chez un exorciste m'aurait fait plus de bien qu'une boîte de Zolpidem.

Ce deuxième soir donc, la perche ne s'est pas faite attendre. Si bien que je me suis retrouvée à filmer mon volet par-lequel filtrait la lumière des lampadaires de ma rue. Lumière éblouissante qui semblait éclairer ma chambre. Dans la vidéo, on m'entend demander à un interlocuteur imaginaire "Mais comment est-ce possible? Qui est-ce?" On aurait dit une pauvre vidéo amateur à 1.000 vues sur YouTube, où un mec faussement apeuré filme un truc lumineux là-bas au loin, en essayant de vous faire croire qu'il s'agit d'un débarquement d'ovnis. À la différence que j'y croyais vraiment. 

Cette nuit-là, je l'ai passée à plat ventre, la tête posée sur le matelas au niveau du volet, et les fesses remontées allez savoir pour quelle raison. Un peu comme si je m'étais pris une très grosse cuite et que j'étais tombée en avant d'un coup sec. Je me suis réveillée quelques heures plus tard dans la même position, très étonnée, sans aucune courbature et l'anus vierge de toute présence extraterrestre. Lorsque j'ai retrouvé la vidéo, j'ai eu tellement honte que je l'ai effacée.

Le troisième soir, en me concentrant je pouvais voir mes vêtements danser sur leur cintre. J'imaginais que c'était une salsa et je riais seule dans mon déséquilibre mental, prononçant le nom d'un ancien amant. J'espérais que dans son sommeil tranquille au milieu de sa vie sans inquiétude dont je ne ferai jamais partie, il puisse ainsi rêver de ce que j'étais en train de voir.

La quatrième fois que j'ai été chercher l'échappatoire à cette vie, il faut croire que le corps a résisté. Ma tête demandait une défonce soft pour pouvoir me coucher tranquille mais lui, avec son esprit de contradiction d'adolescent attardé me l'a refusée. J'ai pu me promener une heure au moins sur le carrelage froid, écouter de la musique et fumer plusieurs cigarettes avant de légèrement disjoncter en voyant mon chat noir et blanc sans poils blancs. Je le caressais en me disant qu'après tout, la nature était changeante.

Aujourd'hui je peux dormir sans somnifères et si j'en prends de temps en temps je ne délire plus comme au commencement. Un jour peut-être je vous raconterais mon trip à la Datura (strictement déconseillée) quand j'aurai soigné à la camomille mes insomnies et mon cerveau démonté.


jeudi 29 octobre 2015

Peur de rien

Les ennuis que je traverse au quotidien depuis plusieurs mois m'ont néanmoins apporté quelque chose: je n'ai plus peur de rien.

Avant j'étais peureuse. Douillette. Froussarde. Connasse. Avant j'avais principalement peur des vers, des nains et des gens qui disent "il faut que je soye." Mais aussi des chinois, de la mort, d'une coupure d'électricité, des cafards, de la merde de mes chats, de mes cheveux dans le lavabo, des gens qui me regardaient dans la rue, du patron, de la collègue un peu trop sûre d'elle, de mon téléphone qui n'a plus de batterie, de me faire happer par le train ou bien de provoquer un accident de voiture, de moto, de calèche. Avant j'avais peur du noir aussi, de l'orage, de l'eau froide, d'être en retard, des roms, des revenants, d'oublier ma pilule, de croiser mon père, de ne pas être assez bien fringuée, que ma carte ne passe pas, de laisser les plaques allumées, du vide, d'avoir la diarrhée, d'effacer des messages et des gens de ma vie. J'avais peur qu'on crache dans mon burger, ou qu'on mette des poils de cul dans ma salade. J'avais peur de la drogue, d'être cocue aussi, qu'on me mente, qu'on ne soit pas sincère. J'en faisais des cauchemars. Des cauchemars de burgers en poils de cul qui me couraient derrière, chevauchés par le fantôme de mon mec mort en calèche après une coupure d'électricité provoquée par des nains chinois. 

Avant j'avais le cauchemar facile. Aujourd'hui je ne rêve plus.

Hier j'ai fait le manège le plus flippant de la foire. Dans trois semaines je serai en Inde avec la diarrhée. Depuis un an je dégage certaines personnes de ma vie sans cas de conscience, en nettoyant la merde de mes chats. Je fréquente un roumain qui dit "ils croivent" et lui demande d'aller toujours plus vite au volant. La semaine dernière d'ailleurs il a explosé sa voiture juste après mon départ. Il faut croire que dans cette cacophonie des sens j'ai une bonne étoile. En 2016 je vais sauter en parachute, et s'il le faut je boufferais même des vers vivants à Koh Lanta.

Je pense toujours que la vie est une belle merde. Et que pour s'y faire il faudrait se servir deux tartines de merde tous les matins. Dans le pessimisme je suis restée constante. Dans la médiocrité également. Mon suicide est toujours programmé. Mais depuis que je n'ai plus peur de rien, j'ai quand-même bien peur d'être immortelle.


mardi 13 octobre 2015

Demande en ami

Lorsque j'ai vu sa demande s'afficher sous mes petits yeux dégommés d'insomnie, mon cœur s'est mis à battre très fort mais ce n'était pas de l'amour. Je me suis soudain sentie soûle, pour une fois que j'étais sobre. Je sentais le sang battre à mes tempes, un peu comme pendant les soirées défonce tapas où je ris tellement que je ne sais plus si je suis ivre d'alcool ou de blagues lourdes. Sûrement des deux finalement.

Après l'euphorie est arrivé l'instant où je me suis sérieusement questionnée sur ce pas virtuel qui venait d'être fait en ma direction, cette main un peu molle qu'on était en train de ne me tendre qu'à moitié. J'imaginais le pas chancelant et la poignée hésitante, derrière mon écran quatre pouces. Qui diable pouvait penser à moi un dimanche à 23h59 et avoir l'idée incongrue de me proposer l'amitié? Lui apparemment. Celui qui m'avait jetée dehors sans explication, me dérobant ma tune et ma dignité un an plus tôt. Mais surtout ma tune.

J'ai d'abord pensé que mon téléphone avait fait une reconfiguration sur l'année 2011 et que j'allais sûrement recevoir plein d'autres demandes d'un tas d'autres cons. Je me suis ensuite dit qu'il avait certainement trop bu, qu'il allait se sentir merdeux le lendemain, et si c'était son nouveau concubin qui avait monté un stratagème pour le larguer pour un gay bear ttbm? Et s'il était en train de se suicider et qu'il voulait m'envoyer un Poke en guise d'au revoir? Et si je faisais du 95C mais que personne me l'avait jamais dit?

J'ai laissé la demande en suspens, parce que refuser aurait fait trop vnr mais l'accepter ne m'est d'aucune utilité. Il n'est plus rien à mes yeux et j'ai été moins que rien avant lui. J'ai quand-même réfléchi à ce qui pouvait justifier cette énième humiliation par-delà l'immondice. Si par hasard je n'avais pas oublié un truc très important dans mon ancien chez moi qu'on appellera "là-bas". Peut-être avais-je laissé là-bas un bras ou 3.250€ par exemple. 

Depuis, je réfléchis à un stratagème pour récupérer ma tune. Parce que c'est sûrement ce que j'ai perdu de plus cher dans cette relation. Pour le reste... Bon débarras. Revenir plus d'un an après avec une "demande en ami". Et pourquoi pas aller boire des bières en se tapant sur l'épaule?

Quand je repense aux jours entiers passés devant mon téléphone muet, à ce déménagement dont j'ai cauchemardé pendant des mois, me repassant le film de ce matin-là où j'ai trouvé les cartons déjà faits, et de ce soir insoutenable où j'ai vidé les placards du peu qu'il restait de moi, découvrant qu'il avait fermé à clef des pièces dans lesquelles il m'était donc interdit d'accéder. Quand je revois ma mère fatiguée, se faire UN CUL en pleine saison avec tout le travail qu'elle avait, tellement plus résistante que moi qu'elle me tenait la main pour ne pas que je tombe. Quand je la revois veiller sur moi, se questionner avec moi, m'offrir des verres de vin pour m'apaiser sans savoir que j'allais basculer de l'autre côté. Celui des penchants alcooliques un peu trop prononcés et des troubles de l'humeur un peu trop sévères. Celui de la dépression à 23 ans à peine, des nuits blanches et des psychiatres, de l'histoire qu'on raconte encore et encore à des gens qui s'en battent les couilles, des faits qu'on ressasse pour y trouver un lien logique, de son prénom qu'on dit très vite comme si sur un malentendu on ne l'avait jamais prononcé.

Quand je revois la merde qui a découlé de sa présence dans ma vie, j'ai envie de répondre "accepter" et de lui envoyer mon doigt.

jeudi 20 août 2015

Sous le Pont Marie

Et en passant sous le pont Marie j'ai fait un vœu comme les touristes. Je me demande si sur ce bateau mouche nous avions tous le même, s'il se résumait au retour de l'être aimé sans réciprocité. Il est fort probable que tu ne reviennes jamais, puisqu'il fallait s'embrasser sur la bouche pour qu'il se réalise. Cet après-midi là je n'avais personne à embrasser, alors j'ai pris ma copine dans les bras et lui ai fait la bise.

En passant sous le pont Marie j'ai d'abord pensé à toi et puis j'ai annulé. Je me suis souhaité d'avoir une belle vie et soudain me suis souvenue... Je me suis souvenue qu'il ne fallait pas nécessairement qu'elle soit longue pour qu'elle soit belle. Et ça m'a rappelé ta bite. Si j'avais eu quelques verres dans le nez j'aurais pleuré, mais je n'avais que du café dans les dents et suis restée digne.

Aujourd'hui, cette pensée me laisse croire que je ne serai jamais vraiment heureuse sans toi. Et si je m'étais soupçonnée jadis de ne jamais l'être je t'aurais chéri encore plus. On est toujours un peu prétentieux quand on a pas bu. Avec toi je serais certainement devenue alcoolique.

C'est fou l'énergie qu'on met à rester digne, comme si on se pensait assez utiles à ce monde pour maintenir une image. Avec toi, ma dignité serait enterrée depuis longtemps. Avec un peu de chance je serais même décédée.

Mon ange, la vie sans toi n'a plus de saveur. Et si je t'appelle mon ange c'est que déjà je m'en branle un peu.

Je me demande à quoi aurait ressemblé ce week-end parisien si on l'avait passé ensemble. On aurait sûrement réussi à baiser dans le Space Mountain. Tu me manques avec la même désinvolture que ceux à qui on ne me manque plus, car si tu me manquais vraiment je me serais battue.

Va mon ange et sois heureux. Ne te retourne pas, va droit sur ton chemin, je n'ai jamais aimé que moi et reste sans lendemain.


mercredi 5 août 2015

Voyage en Turquie - Partie II: La Cappadoce

Après une nuit très difficile dans le bus, onze heures de trajet et une tête de cul, je suis arrivée à mon hôtel, à Göreme. Très bien reçue, cadre très agréable. J'ai adoré le concept de la chambre dans la pierre volcanique. Dans un paysage saisissant modelé par l'érosion, la vallée de Göreme et ses environs abritent des sanctuaires rupestres, témoignages de l'art byzantin de la période post-iconoclaste, ainsi que des habitations, des villages troglodytiques et des villes souterraines, vestiges d'un habitat humain traditionnel dont les débuts remontent au IVe siècle.






Et la journée commence. Je me
suis rendue en bus vers Red Valley (aussi appelée Rose Valley en raison de ses nuances de couleurs), pour faire une randonnée de 5km à travers des paysages saisissants.




Arrivée au village de Çavusin, des habitations semi-troglodytes façonnées par l'érosion.


J'ai fait une pause dans la vallée des pigeonniers, célèbre pour les centaines de pigeonniers creusés dans ses falaises entre la fin du 19ème siècle et le début du 20ème. Ils étaient élevés pour leur fientes qui formaient le guano - un puissant fertilisant qui était récolté et enrichissait les terres de la vallée. Toujours utilisé de nos jours.


Arrivée à la citée souterraine de Kaymakli, essentiellement creusée par des populations paléochrétiennes qui souhaitaient se protéger des invasions et persécutions. Quatre étages sur huit sont accessibles.





Le lendemain j'étais en forme, la veille en rentrent j'ai beaucoup bu de vin rouge local appelé Sahap. Après une nuit dans un vrai lit, une chambre bien chauffée et un petit-déjeuner local que je n'ai pas photographié parce que rien de transcendant, j'étais prête pour démarrer ma deuxième et dernière journée en Cappadoce. J'aurais aimé rester plus longtemps.



Uçhisar. Le château.


J'ai été à Esentepe où la vue panoramique est époustouflante.











Ensuite je suis allée au musée en plein air de Göreme.






Arrivée à Devrent valley. "Devrent" vient du turc et signifie "chameau". La pierre au loin a l'air de former un chameau.





Arrivée à Pasabagi aussi appelé Monk's Valley. Oh les jolis catso.






Le lapin.


mercredi 17 juin 2015

Voyage en Turquie - Partie I: Istanbul


En mars j'étais par-terre. J'attendais le retour d'E., je crisais chaque jour avec une violence démesurée, j'étais dans un sentiment d'insécurité permanent et avec le recul je ne comprends pas comment j'ai évité l'internement. C'est pendant cette période, un matin où la lucidité était certainement plus présente que d'habitude, que j'ai réservé un vol pour la Turquie. Pendant quelques jours j'allais mieux, j'étais enjouée à l'idée de partir une semaine fin avril début mai et il est vrai que préparer l'itinéraire a occupé mon temps. J'attendais ce voyage avec impatience car je savais qu'il me serait salvateur.

Deux semaines avant de partir j'étais au plus mal, complètement perdue dans mes obsessions. Un soir je me suis retrouvée sur le canapé de ma mère et je voulais mourir. La semaine suivante j'avais rendez-vous chez une psychiatre et je démarrais une thérapie. Je suis sortie apaisée de ce premier rendez-vous et honteuse d'être officiellement déséquilibrée mentale. Quelques jours plus tard j'étais dans l'avion qui m'emmenait à Istanbul. Dès que j'ai posé le pied sur le sol de la Turquie, j'ai su que j'allais revenir transformée et que s'il y a bien une chose à laquelle je suis destinée, c'est voyager.

• Jour 1: Premiers pas dans le quartier de Sultanahmet, centre touristique du vieil Istanbul.


Visite du palais de TopkapıDe 1465 à 1853, il est la résidence urbaine, principale et officielle, du sultan ottoman. Le palais est construit sur l’emplacement de l’acropole de l’antique Byzance. Il domine la Corne d'Or, le Bosphore et la mer de Marmara. Le nom de « Topkapı Sarayı » signifie littéralement « palais de la porte des canons », d'après le nom d'une porte voisine aujourd'hui disparue. Il s'étend sur 700 000 m² (70 ha), et est entouré de cinq kilomètres de remparts.











 
Après la visite je suis allée découvrir les rues voisines.



 
J'ai ensuite été voir la Citerne Basilique. Gigantesque citerne souterraine de Constantinople, la capitale de l'Empire byzantin. L'endroit est sombre, avec mon iPad la photo ne rend pas donc j'en mets également une d'Internet.


Le soir j'ai été boire un salep dans mon quartier, Fatih, le plus fondamentaliste d'Istanbul. "Salep" signifie "couille de renard". C'est une boisson chaude à base de lait et de racine d'orchidée, saupoudrée de cannelle.


 
• Jour 2: Visite de la Mosquée bleue. Elle est le point de départ des caravanes de pèlerins musulmans vers La Mecque et reçoit le privilège islamique de présenter six minarets, fait unique au monde : seule la mosquée sacrée de la Mecque en dispose de sept, la Mecque étant l'endroit où il doit y en avoir le plus grand nombre.







Visite de Sainte Sophie. Une ancienne église chrétienne de Constantinople du Ve siècle, devenue une mosquée au XVe siècle sous l'impulsion du sultan Mehmet II






J'ai ensuite été dans le bazar égyptien également appelé le marché aux épices.

 
L'après-midi j'ai fait une croisière sur le Bosphore d'où on peut apercevoir les deux rives d'Istanbul - donc le vieil Istanbul d'un côté et le moderne de l'autre - ainsi que passer sous le pont doré qui relie la rive occidentale à l'asiatique.


En fin d'après-midi je me suis rendue à la mosquée de Soliman le Magnifique. La seconde plus grande mosquée d'Istanbul. Étrangement moins touristique, je n'ai pas pu la visiter. Je me suis fait jetée. On m'a dit à l'entrée que les visites étaient terminées mais ce n'était pas vrai.




Je me suis fait un ami dans les jardins de la mosquée, faute de l'avoir visitée. L'histoire ne dit pas si j'ai eu des puces etc.


Soirée à Sultanahmet en vraie touriste.


• Jour 3: J'ai pris le tram avant d'embarquer sur un bateau pour Kadiköy, un quartier situé du côté asiatique. Rien d'exceptionnel en réalité. Ça faisait plus européen qu'asiatique.

 


Après j'ai de nouveau pris le bateau pour retourner du côté européen et j'ai été me promener dans le parc Gülhane








Très sûre de moi j'ai voulu visiter le Grand Bazar, un des plus célèbres du Proche-Orient. Sauf qu'il fait 200.000m2, j'avais oublié ce détail. Plus grand marché couvert du monde. Je me suis très naturellement perdue, finissant de l'autre côté d'Istanbul. Je n'ai pas pris de photos du marché à cause de tous ces rabatteurs insupportables.


J'ai atterris ici mais sincèrement je ne sais pas où j'étais.


Le soir j'ai goûté un dessert turc très spécial: le Tavuk göğsü, un genre de flan au blanc de poulet, sucré et un peu filandreux. J'ai adoré. Un coup de cœur.


• Jour 4: Je me suis rendue en tramway au terminus Kabatas puis j'ai emprunté le funiculaire pour rejoindre la place de Taksim dans l'Istanbul moderne où je n'avais pas encore été.






J'ai en réalité rejoint l'Istanbul moderne pour visiter le palais de Dolmabahçe qui est somptueux. Tellement sublime d'ailleurs que les photos sont interdites à l'intérieur. J'avais les nerfs. Mais je vais en mettre quelques unes d'Internet pour vous montrer. C'était aussi beau que l'Hermitage à Saint-Pétersbourg que j'ai visité il y a quelques années.









Le soir à la gare j'ai attendu mon bus pour Göreme, vallée et localité de Turquie située dans la province de Nevsehir en Cappadoce. Et on m'a offert le thé comme d'hab, tellement les turcs sont généreux. C'est d'ailleurs la générosité des gens qui m'aura le plus marqué durant mon voyage. Je crois que je n'ai jamais rencontré des gens aussi serviables et généreux, qui se mettent en quatre le plus naturellement du monde pour qu'on se sente bien.


Où j'ai dormi: Historial Hotel. Kadırga Liman Caddesi Balipasa Yokusu No:92 Kumkapi.

Dans le quartier de Fatih, le plus fondamentaliste, à quelques minutes à pied de Sultanahmet. Qu'on se le dise, ce n'était pas du luxe. J'ai assisté à de drôles de choses comme un manager qui parlait exclusivement russe et turc (je m'en suis sortie avec le russe mais j'imagine le bon franchouillard atterrir là-bas), qui s'endort sur le canapé de l'accueil la bouche ouverte... Ça m'a fait rire parce que je suis jeune, que je n'ai quasi rien payé et que tout le personnel était adorable et se pliait en quatre pour que je sois bien (la générosité turque est très déconcertante) mais effectivement si vous voulez un service un peu moins à l'arrache je vous conseille de prendre un hôtel dans Sultanahmet directement.


Suite sur la Cappadoce à venir...